Yann Berriet

Artistes vs Sportifs, l’éternel combat… L’éternel cliché oui ! Comme si l’un excluait l’autre. Comme si l’un n’avait rien à apprendre de l’autre. Comme si l’un et l’autre ne pouvaient cohabiter en une seule et même personne. Prenons un cas pratique, celui de Yann Berriet. Ado, il s’adonne à ses deux passions, le théâtre et le sport. Après le bac, direction la fac de sport, puis celle de lettres. Abandon par KO pour la première. Victoire écrasante pour la seconde. Le Brestois devenu Nancéen suit alors des cours de médiation culturelle le jour et crée une ligue d’impro la nuit, la première de la capitale lorraine. Pourquoi cet art théâtral-là plutôt qu’un autre ? Parce que le jeune homme a été séduit quelques mois plus tôt par un match d’impro. A l’ancienne, ou disons traditionnel, le match, celui qui se déroule selon les règles québécoises : une patinoire, deux équipes, un arbitre, une cloche et des chaussons qui volent. « Ce mélange puissant entre le théâtre et le sport m’a emballé de suite », se rappelle le trentenaire. Et le voilà donc à fonder une ligue amateur alors même, rappelons-le, qu’il n’a jamais fait d’impro de sa vie ! Audacieux mais lucide, l’étudiant s’entoure de jeunes plus aguerris. Les entrainements s’avèrent dans un premier temps chaotiques. Ce qui n’empêche pas les médailles de tomber, notamment celle de champions de France quelques temps plus tard. Quand ses études l’amènent à Aix, Yann Berriet constitue une autre équipe qu’il entraine et fait monter en compétences. Un vrai coach !

Un rôle de passeur

Tour à tour, coach, pédagogue, éducateur, l’homme entend faciliter la communication et le partage entre les improvisateurs et les néophytes mais également entre les joueurs eux-mêmes. C’est notamment dans cette optique qu’il crée en 2010, avec la compagnie dont il est le directeur artistique, Crache-Texte, La Semaine de l’impro à Nancy. Un événement qui rassemble tous les ans en mai 1000 à 1500 personnes. Le principe : l’impro appliquée au cinéma, à la musique, à l’écriture, au théâtre, etc. Et des artistes venus du monde entier. « Une belle manière de s’enrichir des expériences et des pratiques des autres », analyse le comédien. Lequel assure également le reste de l’année des stages qui ne supposent ni muscles, ni équipements particuliers. Mais beaucoup de fair-play.